29 novembre 2016

Risotto de fregola sarda aux bolets et ail noir


Cette méduse volante dans le salon…
Air planting by Carolijn Slottje




Ingrédients pour 2 personnes:

  • 220 g de fregola sarda
  • 30 g de bolets séchés
  • 1 grosse échalote ciselée
  • 1 cc de bouillon en pâte
  • 8 g d'estragon frais finement ciselé
  • 12 g de basilic frais finement ciselé
  • 30 g de parmesan râpé
  • ail en poudre
  • huile d'olive et huile de truffe

Sauce pour la garniture

  • 3-4 gousses d'ail noir émincées en petits dés* 
  • 1.5 cs d'huile pimentée
  • 3 cs généreuse de crème épaisse
  • 3 cs de persil plat ciselé
  • sel et poivre du moulin
Disposer les bolets séchés dans un bol en céramique, ajouter 800ml d'eau bouillante,
couvrir et laisser tremper 25 minutes. Egoutter les bolets, les réserver.
Filtrer l'eau de trempage et la verser dans une casserole en y ajoutant une tombée
d'ail en poudre, le bouillon en pâte et si besoin un peu de sel. Chauffer sur feu doux.
Dans une autre casserole, chauffer sur feu moyen un filet d'huile d'olive et d'huile de truffe.
Ajouter l'échalote ciselée, faire suer une petite minute.
Ajouter les fregola sarde, les bolets et faire revenir 2 minutes. Baisser le feu puis mouiller
avec un peu de bouillon. Cuire doucement jusqu'à évaporation.
Ajouter au fur et à mesure le liquide. La préparation est la même qu'un risotto.
La cuisson est parfaite après 20 minutes. Les fregola doivent restent légèrement
fermes sous la dent. Veillez à ce qu'il reste un fond de bouillon dans la casserole, il permettra
une belle onctuosité une fois le reste des ingrédients ajouté. S'il manque du liquide
en ajouter un petit fond. Ajouter le parmesan, l'estragon et le basilic ciselés. Remuer.
Ôter du feu, couvrir et laisser reposer 5 minutes.
Durant ce repos, chauffer sur feu doux-moyen l'huile pimentée. 
Ajouter les dés d'ail noir et faire revenir une petite minute. Verser la crème épaisse, le persil
plat et un filet d'eau pour diluer légèrement la sauce si besoin. Saler et poivrer délicatement.
Chauffer rapidement puis ôter du feu.
Dresser le risotto dans des assiettes creuses et garnir de sauce à l'ail noir.

24 novembre 2016

Gratin de rigatoni, sauce butternut et crumble de graines


Partir humer la nature en bonne compagnie.






Ingrédients pour 2-3 personnes (source: My new roots)

  • 650 g de courge butternut épluchée, émincée en dés
  • 2 gousses d'ail épluchées
  • 3/4 cs d'huile de coco
  • 125 g d'haricots blancs cuits
  • 22 g de levure noble en flocons
  • 1/2 cc de moutarde de Dijon
  • 3/4 cc de sel
  • 1.5 cc de paprika fort
  • 1.5 cs d'huile d'olive
  • 1/2 cc de vinaigre de pomme
  • 350-450ml de lait
  • 320 g de rigatoni

Crumble

  • 65 g de graines de tournesol
  • 3/4 cs d'huile de coco
  • 1.5 cs de levure noble en flocons
  • 1/4 cc de sel
  • une tombée d'ail en poudre et de paprika fort

Préchauffer le four à 200C.
Disposer les dés de courge sur une plaque recouverte de papier cuisson. 
Ajouter les deux gousses d'ail entières et l'huile de coco. 
Disposer au four pour faire fondre l'huile, ôter, brasser pour bien enrober les dés de courge
et enfourner à nouveau durant 20 minutes, jusqu'à tendreté. 
Durant la cuisson de la courge préparer le crumble.
Dans une poêle griller à sec les graines de tournesol durant 3-5 minutes jusqu'à jolie coloration.
Disposer dans un plat et laisser refroidir. Verser le tout dans un hachoir électrique en y ajoutant
l'huile de coco, la levure noble, le sel, l'ail en poudre ainsi que le paprika fort. Pulser quelques fois
pour obtenir un crumble grossier. Réserver.
Déposer les dés de courge et les gousses d'ail dans un blender. Ajouter le reste des ingrédients
(sauf le lait) et pulser. Tout en laissant tourner la machine ajouter petit à petit le lait. Il faut obtenir
une sauce onctueuse, avec une texture entre l'épais et le fluide. Rectifier l'assaisonnement si besoin.
Cuire les rigatoni al dente. Les égoutter, les verser dans un grand plat allant au four. 
Arroser d'un filet d'huile d'olive, brasser puis verser la sauce. Bien mélanger pour enrober les pâtes. 
Garnir toute la surface de crumble. Baisser la température du four à 165C et cuire 20-25 minutes. 
Servir bien chaud !

9 novembre 2016

Lecture


Le temps matériel, Giorgio Vasta


C'est en lisant la revue littéraire Décapage (no 53) que je découvre Le temps matériel de Giorgio
Vasta. Un roman suggéré par l'auteure Maylis de Kerangal qui met en scène l'Italie des années
de plomb, à travers la dérive de trois gamins de 11 ans fascinés par l'idéologie et la violence.
Maylis de Kerangal en parle ainsi:
"Avoir onze ans nous rend invisibles." Il s'agit de trois garçons à Palerme. Dès les premières lignes,
quelque chose disjoncte: aucun enfant de onze ans ne parle de la sorte, ne parle comme un livre.
Ce coup de force de Vasta est selon moi le coup d'éclat qui donne toute sa puissance au roman, lui
donne sa dimension à la fois hyperréaliste et fantastique, sa pression phénoménale. Il est sourtout
ce qui permet au Temps matériel d'être le grand livre de l'enfance, c'est-à-dire le livre qui restaure
à la fois la puissance révolutionnaire de l'enfance et son innocence perdue. Une boule de feu.

De mon côté la lecture s'est faite en bord de mer. Une bonne idée d'avoir cette étendue
d'eau à proximité. Elle m'a permis de trouver le courage.
Car dès les premières pages, se construit un univers très fort, refusant toute
complaisance avec la violence mais aussi tout moralisme facile.
Chapitre après chapitre le ventre se tord, la rage s'installe,
l'incompréhension plane, un malaise germe.
L'envie de se détourner du roman rôde régulièrement tant ce que l'on absorbe
dérange et souvent, coupe le souffle.
Mais cela ne se fait pas. Car il y a du beau aussi.
Entre certaines lignes, certains mots, certaines émotions.
Alors on poursuit le chemin jusqu'à arriver à ces dernières pages somptueuses, le coeur battant,
le coeur vivant, le coeur au bord des larmes...

Un roman sans concession qui explore le pouvoir de l'imagination et sa rencontre fracassante
avec le réel. Giorgio Vasta traite de l'Histoire et de la notion d'être humain avec une puissance 
et élégance remarquables !

Extraits:

"Il y a le ciel. Il y a l'eau, il y a les racines. Il y a la religion,
il y a la matière, il y a la maison. Il y a les abeilles, il y a
les magnolias, les animaux, le feu. Il y a la ville, il y a la
température de l'air qui change une fois respiré. Il y a
la lumière, il y a les corps, les organes, le pain. Il y a les
années, les molécules, il y a le sang; et il y a les chiens, les
étoiles, les plantes grimpantes.
Et il y a la soif. Les noms.
Il y a les noms.
Il y a moi."

"Nous nous croisons, nous ne nous disons rien. Lorsqu'elle me dépasse, je cherche du regard
un signe sur la surface granuleuse de son cartable, son nom au feutre, comme il est d'usage,
mais il n'y figure pas, elle ne s'appelle pas. Je pourrais interroger quelqu'un de sa classe,
je pourrais me mettre à épier jusqu'au moment où son nom est prononcé, pour le sentir entrer
en moi et fleurir, mais je ne le fais pas. Je veux qu'elle reste pour moi un simple phénomène.
Une créature. Sans rien qui la souille, sans l'outrage d'une histoire. Son nom est petite fille créole,
seulement petite fille créole, rien d'autre, et, quand je la vois traverser le préau ou passer dans les
couloirs, quand je la vois arriver ou partir, je sens les mots qui migrent depuis l'espace et le temps,
et se glissent dans son corps. Je sens les mots belle, très belle, qui suivent une trajectoire courbe,
transpercent délicatement sa chair et disparaissent dans son obscurité, et je sais que je ne pourrai
plus jamais les dire à personne, ces mots, tu es belle, tu es très belle, jamais plus, car la petite fille
créole et sa forme les ont absorbés, ils lui appartiennent, les dire à quelqu'un d'autre serait
un mensonge."

"Hier, juste en bas, un adolescent s'est approché d'une voiture qui venait de se garer. En dialecte,
il a demandé de l'argent au conducteur ; celui-ci lui a dit de s'en aller, il ne lui donnerait
rien. L'adolescent a désigné la voiture, il a redemandé et il est resté là à attendre, immobile.
Quand l'homme a glissé la clé dans la serrure pour fermer la portière, l'adolescent a arraché le manche
à balai d'un arbuste qui se trouvait près de lui, il a frappé les phares et les vitres, a jeté le bâton
et s'est penché sur le pneu qu'il s'est mis à mordre, entamant la bande de roulement avec les dents
et trouant la chambre à air. Enfin, le visage souillé de graisse, il s'est précipité sur l'homme
et s'en est pris à ses joues, à son front."


Chanson douce, Leïla Slimani (Prix Goncourt 2016)


Leïla a 35 ans et son deuxième roman Chanson douce a reçu le Prix Goncourt 2016.
L'histoire d'un couple parisien, Paul et Myriam, cherchant une nounou pour s'occuper de leurs deux enfants Mila et Adam. Ils engagent Louise. Une fée qui met de l'ordre dans la vie du couple, s'occupe des pitchounes avec bienveillance et dévouement, remplit les assiettes et les ventres, repasse et range. Une Louise si prévenante, si merveilleuse, une nounou rêvée qui devient indispensable...mais petit à petit la situation dégénère. Le couple culpabilise de cette dépendance. Louise, fragile psychologiquement et en manque d'amour, ne vit plus qu'au travers de cette famille qu'elle régente selon ses désirs. Paul et Myriam sont pris au piège...Le drame prend place.

Le roman s'ouvre ainsi: "Le bébé est mort."
Autant dire que Leïla Slimani nous agrippe par le col dès la première phrase.

Extrait:

"Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes. Le médecin a assuré qu'il n'avait pas souffert.
On l'a couché dans une housse grise et on a fait glisser la fermeture éclair sur le corps désarticulé
qui flottait au milieu des jouets. La petite, elle, était encore vivante quand les secours sont arrivés.
Elle s'est battue comme un fauve. On a retrouvé des traces de lutte, des morceaux de peau sous
ses ongles mous. Dans l'ambulance qui la transportait à l'hôpital, elle était agitée, secouée de
convulsions. Les yeux exorbités, elle semblait chercher de l'air. Sa gorge s'était emplie de sang.
Ses poumons étaient perforés et sa tête avait violemment heurté la commode bleue.
On a photographié la scène de crime. La police a relevé des empreintes et mesuré la superficie
de la salle de bains et de la chambre d'enfants. Au sol, le tapis de princesse était imbibé de sang.
La table à langer était à moitié renversée. Les jouets ont été emportés dans des sacs transparents
et mis sous scellés. Même la commode bleue servira au procès. La mère était en état de choc.
C'est ce qu'on dit les pompiers, ce qu'ont répété les policiers, ce qu'on écrit les journalistes.
En entrant dans la chambre où gisaient ses enfants, elle a poussé un cri, un cri des profondeurs,
un hurlement de louve. Les murs en ont tremblé. La nuit s'est abattue sur cette journée de mai.
Elle a vomi et la police l'a découverte ainsi, ses vêtements souillés, accroupie dans la chambre,
hoquetant comme une forcenée. Elle a hurlé à s'en déchirer les poumons. L'ambulancier a fait un
signe discret de la tête, ils l'ont relevée, malgré sa résistance, ses coups de pied. Ils l'ont soulevée
lentement et la jeune interne du SAMU lui a administré un calmant. C'était son premier jour de stage."

1 novembre 2016

Salade de lentilles tièdes, burrata et vinaigrette au basilic


Cet instant à la cathédrale d'Otrante.
Une mère. Une fille.
Une tendresse chaleureuse. Un amour puissant.
Une fierté qui porte.





Ingrédients pour 2-3 personnes (source: Smitten kitchen)

  • 150 g de lentilles du Puy
  • 1 cs d'huile d'olive
  • 1 courgette émincée en dés
  • 1 petit oignon émincée
  • les feuilles d'une à deux tiges de thym frais
  • 1 petite gousse d'ail pressée
  • sel et poivre noir du moulin
  • 1 belle burrata
vinaigrette
  • 9 g de feuilles de basilic frais
  • 1 cc généreuse de moutarde douce de Dijon
  • 1 cs généreuse de vinaigre de vin blanc ou rouge
  • 4 cs d'huile d'olive
  • fleur de sel et poivre noir du moulin

Rincer rapidement les lentilles à l'eau froide puis les verser dans une casserole 
avec 3 fois leur volume d'eau froide non salée (environ 400-450 ml) et cuire durant
25-30 minutes. Saler en fin de cuisson. Les lentilles doivent être cuites tout en restant 
fermes sous la dent. Egoutter et réserver.
Préparer la vinaigrette:
Dans un mixer électrique pulser ensemble les feuilles de basilic, la moutarde
et le vinaigre de vin tout en versant au fur et à mesure l'huile d'olive. Assaisonner en sel
et poivre du moulin. Réserver.
Chauffer la cuillère à soupe d'huile d'olive et faire suer la courgette en dés, l'oignon ciselé
et les feuilles de thym environ 9 minutes. 
Saler, poivrer. Ajouter l'ail pressée et cuire une minute de plus.
Verser les lentilles et sauter le tout quelques minutes juste le temps de les réchauffer.
Si besoin ajouter un tout petit peu d'eau si la préparation s'assèche.
Goûter et rectifier l'assaisonnement s'il le faut.
Dresser les lentilles/courgettes dans un bol, arroser de 2/3 de vinaigrette au basilic.
Déposer au-dessus la burrata, l'inciser avec un couteau et laisser fondre.
La chaleur des lentilles/courgette va faire joliment dégouliner le fromage…
Terminer par le restant de vinaigrette, un peu de fleur de sel et quelques tours
de poivre noir du moulin.