Les portraits sont saisissants de justesse, les personnages touchants, les situations rocambolesques. Ainsi est faite l'écriture de Murakami: des mondes parallèles se frôlent, se touchent peut-être parfois, et entraînent le lecteur dans un monde onirique.
Oeuvre d'une ampleur exceptionnelle, placée sous le parrainage de Salinger et Fitzgerald,
La ballade de l'impossible est le livre qui a révélé Haruki Murakami.
Un superbe roman d'apprentissage aux résonances autobiographiques, dans lequel l'auteur fait preuve d'une tendresse, d'un charme poétique et d'une intensité érotique saisissants.
Une lecture magique dont le chant perdure longtemps après la fermeture du livre...
Extrait 1:
"A dire vrai, j'étais peu préoccupé des paysages à cette époque-là. Je ne pensais qu'à moi et à la jeune fille séduisante qui marchait alors à mes côtés. Je pensais à nous, et je réfléchissais aussi à mon avenir. J'étais à l'âge où tout ce que je pouvais voir, ressentir ou penser finissais par revenir jusqu'à moi, dans un mouvement de boomerang. De plus j'étais amoureux, et cet amour était en train de m'entraîner vers des contrées dangereuses. Je n'avais donc pas le temps de m'intéresser au paysage."
Extrait 2:
"Quelle que soit notre vérité, la tristesse d'avoir perdu quelqu'un qu'on aime est inconsolable. La vérité, la sincérité, la force, la douceur, rien ne peut calmer la douleur, et, en allant au bout de cette souffrance, on apprend quelque chose qui ne nous est d'aucune utilité pour la prochaine vague de tristesse qui nous surprendra."
Extrait 3:
"L'année 1969 fut pour moi comme un immonde bourbier dans lequel je m'enlisais. Un bourbier si profond que j'avais l'impression que j'allais y laisser mes chaussures à chaque pas. Je marchais péniblement dans la boue. Je ne voyais rien, ni devant ni derrière moi. Le bourbier sombre s'étendait à perte de vue."
Extrait 4:
"Quand je suis triste, je pleure. Reiko dit que c'est bien de pouvoir pleurer. Mais c'est vraiment dur d'être triste. Quand je suis vraiment trop malheureuse, des gens sortent des ténèbres pour venir bavarder avec moi. Ils me parlent comme le vent qui souffle dans les branches des arbres, la nuit."
Extrait 5:
"Je regardai ses yeux. Elle pleurait. Je l'embrassai spontanément. Les gens qui passaient autour de nous nous regardaient avec curiosité, mais cela ne me gênait pas. Nous étions en vie et il nous fallait seulement nous préoccuper de continuer à vivre."
Extrait 6:
"Cela me semble idiot d'avoir vingt ans, me dit-elle. Je ne suis pas du tout prête à les avoir, tu sais. Cela me fait tout drôle. J'ai l'impression qu'on m'oblige à avancer."
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