30 mars 2016

Velouté de patates douces au cheddar


Quand la neige était là.
Des lamas dans la rue.







Ingrédients pour 3-4 personnes (inspiration: Madame Gâteau)

  • 500 g de patates douces épluchées et coupées en morceaux
  • 1 carotte épluchée et coupée en morceaux
  • 300 ml d'eau ou de bouillon (ici 900 ml)*
  • un peu de cheddar râpé (ici du cheddar au wasabi ramené d'Amsterdam)
  • crème épaisse (facultatif)
  • graines de sésame

*la quantité d'eau indiquée n'était pas suffisante à mon goût. On obtient une texture 
beaucoup trop épaisse ! A vous de voir…

Verser la patate douce, la carotte et l'eau dans une casserole.
Porter le tout à ébullition puis baisser le feu et cuire environ 30 minutes.
Hors du feu mixer la soupe soit dans un blender, soit avec un mixeur plongeant.
Vous pouvez ajouter le cheddar à ce moment, mélanger et verser dans les bols
ou alors dresser la soupe et garnir de cheddar et d'une noix de crème épaisse.
Saupoudrer le tout de graines de sésame.

26 mars 2016

Carottes fanes glacées


Je me souviens.
De ma grand-mère Güler dans son appartement à Istanbul.
Un petit bout de femme rondelette et toussotant à tout bout de champs.
Elle savait m'émouvoir par sa tendresse maladroite, tantôt douce, tantôt brute.
Par sa façon si enfantine et coquine d'ôter son voile pour montrer ses bouclettes,
les mêmes que les miennes aimait-elle à dire et redire en boucle sans jamais
plomber mes oreilles.
Une grand-mère qui mangeait pour son petit déj' des oeufs mollets saupoudrés
généreusement de sucre cristallin. Et tant pis pour ceux et celles qui la sermonnaient,
trouvant cela peu ragoûtant tout en s'inquiétant pour sa santé. Elle n'en faisait fi.
Et plus l'âge avançait, plus le sucre sur son jaune devenait abondant.

Une drôle de grand-mère qui allumait la télé et répondait à haute voix
aux salutations du présentateur:
"- Mesdames, Messieurs bonsoir.
 - Bonsoir Monsieur."

Güler, celle qui claquait sur nos joues des becs de feu.
Güler, une grand-mère qui me faisait couler des larmes au moment des au revoir
et du retour en Suisse.
Comme ils sont bons ces souvenirs d'elle.







Ingrédients:

  • 12 carottes fanes (environ 1 botte)
  • 25 g de beurre
  • 50 ml d'eau
  • jus d'un citron
  • 1.5 cs de sirop d'érable
  • sel et poivre
  • estragon séché

Eplucher, laver les carottes et raccourcir les fanes pour ne laisser qu'un bon centimètre.
Chauffer le beurre dans une poêle et faire revenir les carottes fanes environ 5 minutes
sur feu moyen. Verser l'eau, couvrir, baisser le feu et cuire le tout 30 minutes
en tournant délicatement les carottes de temps en temps.
Il ne faut pas trop d'eau dans la poêle pour bien réussir ces carottes. Mais si en cours
de cuisson elle venait à manquer ajouter alors un petit filet.
Une fois les carottes tendres verser le jus de citron et le sirop d'érable.
Augmenter le feu et cuire quelques petites minutes jusqu'à réduction du jus
et les carottes bien confites.
Saler, poivrer. 
Dresser et parsemer d'estragon séché.

23 mars 2016

Coup de coeur littéraire


Quelques extraits de ce si bon livre En attendant Bojangles 
qui fait tourbillonner et chatouiller notre émotivité.




"Son comportement extravagant avait rempli toute ma vie, il était venu se nicher dans chaque recoin,
il occupait tout le cadran de l'horloge, y dévorant chaque instant. Cette folie, je l'avais accueillie les
bras ouverts, puis je les avais refermés pour la serrer fort et m'en imprégner, mais je craignais qu'une
telle folie douce ne soit éternelle. Pour elle, le réel n'existait pas. J'avais rencontré une Don Quichotte
en jupe et en bottes, qui, chaque matin, les yeux à peine ouverts et encore gonflés, sautait sur son
canasson, frénétiquement lui tapait les flancs, pour partir au galop à l'assaut des ses lointains moulins
quotidiens. Elle avait réussi à donner un sens à ma vie en la transformant en un bordel perpétuel.
Sa trajectoire était claire, elle avait mille directions, des millions d'horizons, mon rôle consistait à faire
suivre l'intendance en cadence, à lui donner les moyens de vivres ses démences et de ne se préoccuper
de rien."

"D'elle, mon père disait qu'elle tutoyait les étoiles, ce qui me semblait étrange car elle vouvoyait
tout le monde, y compris moi. Ma mère vouvoyait également la demoiselle de Numidie, cet oiseau
élégant et étonnant qui vivait dans notre appartement, et promenait en ondulant son long cou noir,
ses houppettes blanches et ses yeux rouge violent, depuis que mes parents l'avaient ramenée d'un
voyage je ne sais où, de leur vie d'avant. Nous l'appelions "Mademoiselle Superfétatoire" car elle
ne servait à rien, sauf à crier très fort sans raison, faire des pyramides rondes sur le parquet,
ou à venir me réveiller la nuit en tapant à la porte de ma chambre de son bec orange
et vert olive. Mademoiselle était comme les histoires de mon père, elle dormait debout, avec la tête
cachée sous son aile."

"Le salon était vraiment dingue. Il y avait deux fauteuils crapaud rouge sang, pour que mes parents
puissent boire confortablement, une table en verre avec du sable de toutes les couleurs à l'intérieur,
un immense canapé bleu capitonné sur lequel il était recommandé de sauter, c'est ma mère qui me
l'avait conseillé. Souvent elle sautait avec moi, elle sautait tellement haut qu'elle touchait la boule
en cristal du lustre aux mille chandelles. Mon père avait raison: si elle le voulait, elle pouvait réellement
tutoyer les étoiles. En face du canapé, sur une vieille malle de voyage pleine d'autocollants de capitales,
se trouvait un petit téléviseur moisi qui ne fonctionnait plus très bien. Sur toutes les chaînes passaient
des images de fourmilières en gris, en noir, en blanc. Pour le punir de ses mauvais programmes,
mon père l'avait chapeauté d'un bonnet d'âne. Parfois, il me disait:
- Si tu n'est pas sage, j'allume la télévision !"

"Sur la commode du salon, devant un immense cliché noir et blanc de Maman sautant dans une
piscine en tenue de soirée, se trouvait un beau et vieux tourne-disque sur lequel passait toujours le
même vinyle de Nina Simone, et la même chanson: "Mister Bojangles". C'était le seul disque qui avait
le droit de tourner sur l'appareil, les autres musiques devaient se réfugier dans une chaîne hi-fi plus
moderne et un peu terne. Cette musique était vraiment folle, elle était triste et gaie en même temps,
et elle mettait ma mère dans le même état."

"Maman me racontait souvent l'histoire de Mister Bojangles. Son histoire était comme sa musique:
belle, dansante et mélancolique. C'est pour ça que mes parents aimaient les slows avec Monsieur
Bojangles, c'était une musique pour les sentiments. Il vivait à la Nouvelle-Orléans, même si c'était
il y a longtemps, dans le vieux temps, il n'y avait rien de nouveau là-dedans. Au début, il voyageait
avec son chien et ses vieux vêtements, dans le sud d'un autre continent. Puis son chien était mort,
et plus rien n'avait été comme avant. Alors il allait danser dans les bars, toujours avec ses vieux
vêtements. Il dansait Monsieur Bojangles, il dansait vraiment tout le temps, comme mes parents.
Pour qu'il danse, les gens lui payaient des bières, alors il dansait dans son pantalon trop grand, il
sautait très haut et retombait tout doucement. Maman me disait qu'il dansait pour faire revenir
son chien, elle le savait de source sûre. Et elle, elle dansait pour faire revenir Monsieur Bojangles.
C'est pour ça qu'elle dansait tout le temps. Pour qu'il revienne, tout simplement."

"Elle avait de drôles de fous rires malheureux."

"C'est vraiment différent de pleurer en plein jour, c'est un autre niveau de tristesse."

"…on mangeait plein de fruits, le jour, la nuit, on buvait des fruits, en dansant."

"- Quand la réalité est banale et triste, inventez-moi une belle histoire, vous mentez si bien,
ce serait dommage de nous en priver.
Alors je lui racontais ma journée imaginaire et elle tapait frénétiquement dans ses mains en gloussant:
- Quelle journée mon enfant adoré, quelle journée, je suis bien contente pour vous, vous avez dû
bien vous amuser !
Puis elle me couvrait de baisers. Elle me picorait disait-elle, j'aimais beaucoup me faire picorer par elle.
Chaque matin, après avoir reçu son prénom quotidien, elle me confiait un de ses gants en velours
fraîchement parfumé pour que toute la journée sa main puisse me guider."

17 mars 2016

Papillotes de saumon au miel, curry et confit d'oignons


Je lis En attendant Bojangles le premier roman d'Olivier Bourdeaut.
Un petit garçon qui raconte. Ses parents excentriques, follement amoureux,
dansant frénétiquement sur la chanson Mr Bojangles de Nina Simone.
Une folie partout présente.
Une tendresse présente partout.
Je lis et j'écoute Nina Simone. Tout à la fois.
Une musique belle, dansante et mélancolique.
Un livre fou, bienveillant et poétique.
Une sombre douceur qui touche en plein coeur.







Ingrédients pour 2 personnes (source: Recette roulette)

  • 2 pavés de saumon
  • 1 oignon (environ 75 g)
  • 1 cc de curry moyen
  • 1 cc de gingembre en poudre
  • 2 cs de crème fraîche
  • 1 filet de miel pour chaque pavé
  • sel et poivre
  • huile 

Chauffer un peu d'huile dans une poêle et faire revenir sur feu doux
l'oignon émincé en lamelles jusqu'à ce qu'il soit bien confit et légèrement
coloré. Réserver.
Préchauffer le four à 200 C chaleur tournante.
Découper deux grands rectangles dans du papier sulfurisé.
Y déposer sur chacun un pavé de saumon. Saupoudrer chaque pavé de curry
et de gingembre moulu. Répartir le confit d'oignon, ajouter la crème fraîche ainsi
qu'un filet de miel. Saler et poivrer.
Fermer soigneusement la papillote en vous aidant d'une agrafeuse.
Déposer chaque papillote sur une plaque et cuire 10-12 minutes maximum.
Dresser avec du riz.

13 mars 2016

Tartine de truite fumée et saladine aux pois mange-tout


Sauvée !
Plus que quelques jours avant l'heure d'été.
Parce que toute cette nuit qui arrive bien trop vite m'étouffe à petit feu.
Vivement l'éclat lumineux du printemps pour se sentir un peu plus vivante...







Ingrédients pour une douzaine de tartines:

Farce:
  • 60 g de truite fumée
  • 100 g de fromage Philadelphia
  • 1 petit citron confit (environ 15-20 g) émincé
  • 1/2 tige d'oignon nouveau ciselée
  • un filet généreux de jus de citron
  • 1/2 bouquet de ciboulette ciselée

Garniture
  • 120 g de pois mange-tout
  • 4 radis
  • 1/2 échalote ciselée
  • filet de jus de citron
  • filet d'huile d'olive
  • sel / sésame grillé ou sésame au yuzu (excellent)
  • Piment d'Espelette
  • 6 tranches de bon pain partagés en deux (grillées c'est encore mieux)

Préparation de la farce (peut se faire quelques heures à l'avance):
Dans un robot électrique disposer le Philadelphia, la truite fumée émiettée,
la moitié du citron confit émincé, l'oignon nouveau ainsi qu'un généreux filet
de jus de citron. Pulser jusqu'à l'obtention d'une masse homogène et crémeuse.
Goûter et ajouter un peu plus de citron si nécessaire.
Verser la préparation dans un bol.
Ajouter la ciboulette ciselée et le restant de citron confit émincé.
Mélanger, garder au frais.

Préparation de la garniture:
Laver les pois mange-tout puis les blanchir 30 secondes à l'eau bouillante.
Egoutter puis les verser dans un saladier d'eau glacée.
Laisser tremper quelques minutes puis égoutter et sécher.
Tailler le tout en julienne et disposer dans un bol avec les radis taillés
en fines rondelles à la mandoline.
Ajouter l'échalote ciselée, le filet de jus de citron, l'huile d'olive
et une petite pincée de piment d'Espelette.
Saler à votre goût.

Dressage:
Tartiner chaque demi pain de crème à la truite.
Garnir généreusement de saladine aux pois mange-tout.
Saupoudrer de sésame.